L’île Stérec, île Etoile, dans la baie de Morlaix.
« Ni ho salud Stérédenn-Vor » chante un cantique breton à Marie, issu, comme tous les cantiques bretons d’un chant populaire ancien.
En français : « Nous vous saluons Etoile de la mer » (en latin : « Ave Marie Stella »)
Ni ho salud Stérec ! Je te salue mon île de rêve.
Sur cette île privée, face au tumulus de Barnénez (dont le nom signifie, le cairn, le tombeau de l’île) un ornithologue habitait autrefois quelques mois par an.
Lors des grandes marées on peut passer à pieds sur l’île. En face, la côte apparaît ensoleillée et brumeuse, féerique comme la plupart des paysages de la baie. La brume est source des légendes partout en Bretagne. Sans brumes, sans brouillards il n’y aurait que des histoires sèches, dés-animées si ce néologisme m’est permis.
La Bretagne est terre de bardes errants en tout temps (Même Jean-René Huguenin, parisien pourtant, en était).
« La mer quelque temps, fut bleue ; non plus de ce bleu glacé de l’été, mais d’un bleu tiède et mourant qui avait, comme le clapotis de l’eau contre la jetée, la lente oscillation des barques, une sorte de douceur féroce. Puis une brume s’étendit, parut dissoudre le soleil dont la lumière devint sourde, épandue, impossible à localiser. L’air se mit à trembler… Dans l’après-midi une petite pluie très fine se mit à tomber… La mer grise, le ciel gris se confondaient à l’horizon aboli. Le soir tombait, un soir de plus tombait sur l’océan, sur la lande… Une mouette passa que la brume ensevelit presque aussitôt. Il avait cessé de la voir lorsqu’elle cria ; au même instant, derrière lui, la fenêtre d’une ferme proche de la falaise s’éclaira et cette lumière jaillie des fougères parut décider, à elle seule, que c’était l’hiver. »
Jean-René Huguenin (Une autre jeunesse)