1- A propos de loup et de Rémus et Romulus, chacun sait qu’à Rome, « la louve » désignait non pas un loup au féminin mais une prostituée. D’où le mot « lupanar ». C’est donc une prostituée qui a nourri les deux orphelins.
2- Efficacité des contes de fées et bonne oreille d’enfant :
Ma nièce Marie, quatre ans à peine, souhaitant que je lui raconte à nouveau Le petit Chaperon rouge, me dit : « Racontes-moi l’histoire du méchant monsieur qui s’appelait Loup ». Le loup de Charles Perrault est, évidemment, un pédophile, autant qu’un mangeur de grand-mère.
3- L’un des superbes films vus dans ma vie est Kaos des frères Taviani d’après les Nouvelles pour une année de Luigi Pirandello. Ce film met en image, entre autres merveilles, la nouvelle Mal de lune, la plus belle manière que je connaisse de parler de loups-garous.
4- Autres loups à rêver : ceux des textes de Claude Seignolle (auteur de : Les loups verts, Contes sorciers, La Malvenue, Histoires étranges, Les évangiles du Diable, Histoires vénéneuses) Lire Marie La Louve, Le Gâloup, etc…
Toutefois, sa plus extraordinaire nouvelle n’évoque pas les loups mais le sang de l’écriture et de l’écrivain. Elle s’intitule Le Shupador. Du grand art.
5- En 1909, on a tué des loups en Bretagne dans les Monts d’Arrée. Ma grand-mère maternelle née en 1901 en a vu, petite fille à La Guerche de Bretagne où son père était charbonnier. Il vivait six mois par an en forêt dans une hutte pour faire le charbon de bois. Elle travaillait avec lui.
6- J’ai été déçue par Le loup des steppes de Hermann Hesse. J’ai du mal avec la littérature allemande en général, contrairement à la littérature anglaise. J’ai adoré La renarde de Mary Webb qui évoque la « Maisnie Hennequin », ainsi que La femme changée en renard de David Garnett.